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En savoir plusMesdames et messieurs, ici votre commandant de bord. Nous allons bientôt entamer notre descente vers Kenhubopolis. Nous atterrirons dans 15 minutes. Merci d'avoir voyagé avec Kenhub Airlines.
Si vous prenez l’avion de temps en temps, je suis sûr que vous avez déjà eu l'impression que vos oreilles se bouchaient pendant la descente. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qui cause ce "pop" dans votre oreille à ce moment-là ? Cette sensation est causée par les variations de pression de l'air qui affectent une partie de votre oreille, l’oreille moyenne, et une structure qui lui est associée, le tube auditif.
Découvrons-en davantage maintenant en explorant l’anatomie, les limites et la fonction de l’oreille moyenne.
L'oreille moyenne est située dans la partie pétreuse de l'os temporal et s'étend de la membrane tympanique de l'oreille externe, également appelée tympan, à la paroi latérale de l'oreille interne. Elle comprend deux parties principales : la cavité tympanique et le tube auditif.
La cavité tympanique, appelée aussi “caisse du tympan”, est un espace rempli d'air, de forme irrégulière, tapissée d'une muqueuse et abritant les osselets de l'oreille moyenne. Elle se compose de deux parties principales : la partie inférieure, la cavité tympanique propre, est en continuité antérieure avec le tube auditif, et la partie postérieure avec l'antre mastoïdien, une autre cavité de l'os temporal. La partie supérieure de la caisse du tympan, au-dessus du niveau de la membrane tympanique, est appelée récessus épitympanique, ou épitympanum.
Explorons maintenant plus en détail les limites de la cavité tympanique.
Globalement, elle a la forme d'une boîte étroite aux côtés concaves, délimitée par six parois. Le toit est en grande partie formé par une fine plaque de parties squameuses et pétreuses de l'os temporal, appelée tegmen tympani. Il est donc appelé paroi tegmentale de la cavité tympanique, et sépare la cavité tympanique de la fosse crânienne moyenne. Le plancher de la caisse du tympan est formé par une fine couche osseuse qui sépare l'oreille moyenne de la fosse jugulaire, qui marque le début de la veine jugulaire interne ; c'est pourquoi cette paroi est appelée paroi jugulaire.
Latéralement, la cavité tympanique est principalement délimitée par la membrane tympanique ; cette paroi est donc appelée paroi membraneuse. Médialement, la caisse du tympan est délimitée par le labyrinthe osseux de l'os temporal, qui abrite l'oreille interne ; cette paroi est donc appelée paroi labyrinthique. Elle présente une proéminence appelée promontoire de la cavité tympanique, formée par la base de la cochlée.
La muqueuse du promontoire est recouverte d'un plexus de nerfs appelé plexus tympanique, que nous examinerons plus tard.
La paroi médiale de la cavité tympanique comporte également deux fenêtres donnant sur l'oreille interne. La première, appelée fenêtre du vestibule ou fenêtre ovale, est fermée par la base de cet os, l'étrier, et la seconde, appelée fenêtre de la cochlée ou fenêtre ronde, est fermée par le tympan secondaire.
Poursuivons avec la paroi postérieure de la cavité tympanique. Rappelons que la cavité tympanique est en continuité postérieure avec l'antre mastoïdien ; c'est pourquoi cette paroi est appelée paroi mastoïdienne. Une ouverture dans la partie supérieure de cette paroi, appelée aditus de l'antre mastoïdien, permet à ces espaces de communiquer entre eux.
Le nerf facial descend en arrière de la paroi mastoïdienne dans le canal facial. Lors de son passage, il donne naissance à une branche appelée corde tympanique qui pénètre dans la caisse du tympan par la paroi mastoïdienne. La paroi mastoïdienne permet également le passage du tendon du muscle stapédien, que nous aborderons plus loin dans ce tutoriel.
Enfin, examinons la paroi antérieure de la cavité tympanique, appelée paroi carotidienne. Elle se compose de deux parties : la partie inférieure est formée par la paroi du canal carotidien, qui sépare la cavité tympanique de l'artère carotide interne, tandis que la partie supérieure est formée par la partie antérieure du récessus épitympanique.
Entre ces structures se trouve l'ouverture d'un passage osseux, appelé canal musculotubaire. Vous pouvez voir ici qu'il est en fait composé de deux canaux, ou semi-canaux : supérieurement, le semicanal du muscle tenseur du tympan, et, inférieurement, le semicanal du tube auditif, également appelée trompe auditive ou trompe d'Eustache en ancienne nomenclature. Ils sont séparés par une corniche osseuse appelée septum du canal musculotubaire.
Maintenant que nous avons examiné de plus près les parois de la caisse du tympan, intéressons-nous à cette chaîne de trois petits os, les osselets auditifs. Ceux-ci sont responsables de la transmission des vibrations sonores de la membrane tympanique à l'oreille interne.
Le plus grand de ces trois os est le malleus, qui signifie littéralement « marteau » . D’ailleurs, « marteau » est son nom le plus connu en français. Il est composé de trois parties principales. La tête du malleus est la partie supérieure arrondie de l'os située dans le récessus épitympanique. En dessous de la tête, on trouve une petite partie rétrécie appelée col. Enfin, comme tous les marteaux, on trouve cette longue partie allongée, le manche du malleus, également appelé manubrium, qui est encastré dans la membrane tympanique.
Le manche du malleus comporte deux processus : un processus latéral, ou court, qui s'insère sur la partie supérieure du tympan ; et un processus antérieur, ou long, visible ici. Le malleus est suspendu par trois ligaments : les ligaments antérieur, supérieur et latéral.
L’incus, plus connu sous le nom d’« enclume » en raison de sa forme, se situe entre le marteau et le stapès. Il est lui aussi composé de trois parties principales : le corps, situé dans le récessus épitympanique, s'articule avec la tête du malleus pour former l'articulation incudomalléaire. La branche courte s'étend postérieurement, tandis que la branche longue s'étend inférieurement. Elle se termine par une projection médiale appelée processus lenticulaire de l'incus.
L'incus est suspendu par deux ligaments, qui sont les ligaments supérieur et postérieur de l'incus.
Le stapès est le plus petit et le plus médial des osselets de l'ouïe. Il est facilement reconnaissable grâce à sa forme d’étrier, ce qui lui vaut d’ailleurs ce nom courant en français. Comme les autres osselets, il est composé de trois parties. La tête s'articule avec le processus lenticulaire de l'incus pour former l'articulation incudostapédienne. Deux branches, ou crura, partent de la tête, l'une antérieure et l'autre postérieure, toutes deux reliées à la base de l'étrier.
Également appelée platine, la base du stapès s'insère parfaitement dans la fenêtre du vestibule de la paroi labyrinthique de l'oreille moyenne, où elle est maintenue en place par un ligament annulaire. L'ensemble forme une articulation appelée syndesmose tympanostapédienne. Cette articulation assure la transmission des vibrations sonores de l'oreille moyenne au liquide du vestibule de l'oreille interne.
Étudions maintenant les muscles associés à ces osselets auditifs.
Le premier est le muscle tenseur du tympan, un muscle court qui s'étend à partir du semi-canal supérieur du canal musculotubaire, que nous avons vu précédemment. Il naît de la face supérieure de la partie cartilagineuse du tube auditif, de la grande aile de l’os sphénoïde et de la partie pétreuse de l'os temporal.
Le tenseur du tympan s'insère dans le manche du malleus et tire celui-ci médialement, ce qui, comme son nom l'indique, tend la membrane tympanique et réduit l'amplitude des ondes sonores qu'elle absorbe. Ce mécanisme de protection prévient les lésions de l'oreille interne lors d'une exposition à des sons très forts, comme lors d'un concert où l'on entend des percussions très intenses.
Le muscle tenseur du tympan est innervé par le nerf du muscle ptérygoïdien médial, une branche du nerf mandibulaire.
Le deuxième muscle associé à l'oreille moyenne est le muscle stapédien. Il naît de l'éminence pyramidale, une petite saillie sur la paroi mastoïdienne de l'oreille moyenne. Son tendon pénètre dans la cavité tympanique par son apex et se prolonge jusqu'à la face postérieure du col du stapès.
Le muscle stapédien tire le stapès vers l'arrière, resserrant ainsi le ligament annulaire qui le maintient en place. Cela amortit les vibrations sonores en empêchant tout mouvement excessif du stapès, protégeant ainsi l'oreille interne de la surstimulation due aux sons forts.
Le muscle stapédien est innervé par le nerf du muscle stapédien, une branche du nerf facial.
La dernière structure relative à l'oreille moyenne que je souhaite examiner est le tube auditif, également appelée trompe auditive ou trompe d'Eustache par le passé. Il s'agit d'une structure mi-osseuse, mi-cartilagineuse, qui s'étend vers l'avant, le bas et le dedans, depuis son ouverture tympanique, aussi appelée orifice tympanique, dans la paroi antérieure de la caisse du tympan, jusqu'à son ouverture pharyngée, connue également sous le nom d’ostium pharyngien, dans le nasopharynx.
La partie osseuse, qui forme le tiers postérolatéral du tube auditif, mesure environ 1,5 centimètre de long et est contenue dans le semicanal du tube auditif, la partie inférieure du canal musculotubaire. Cette partie est la plus étroite du conduit auditif.
La partie cartilagineuse comprend la partie antéromédiale du tube auditif et est presque deux fois plus longue que la partie osseuse. Elle est formée d'une plaque triangulaire enroulée de fibrocartilage, encastrée dans sa paroi et formant une saillie autour de l'ouverture pharyngée du tube auditif, également appelée torus tubaire.
Le conduit auditif est normalement fermé, mais en cas de variation de la pression atmosphérique, il sert à équilibrer la pression dans l'oreille moyenne. Par exemple, lorsqu'un avion décolle et atteint une altitude plus élevée, la pression atmosphérique chute. Cela crée une force de traction sur la membrane tympanique qui dilate le volume de l'oreille moyenne. L'air peut alors être aspiré par le conduit auditif pour équilibrer la pression dans l'oreille moyenne.
Lors de la descente de l'avion, la pression atmosphérique augmente, poussant le tympan vers le milieu et comprimant ainsi l'air dans l'oreille moyenne. Cette pression peut être évacuée par l'ouverture du conduit auditif, permettant ainsi à l'oreille moyenne de se mettre en équilibre avec le nasopharynx.
Les trois muscles principalement responsables de l'ouverture du tube auditif sont les muscles tenseur et élévateur du voile du palais ainsi que le muscle salpingopharyngien.
Et voilà qui couvre les différentes parties et la morphologie de l'oreille moyenne. Qui aurait cru qu'une si petite région pouvait avoir autant de secrets !
Avant de conclure, examinons rapidement la neurovascularisation de l’oreille moyenne, en commençant par l’apport artériel.
L'apport artériel de l'oreille moyenne est complexe et dépend principalement de plusieurs branches de l'artère carotide externe. Au total, cinq branches principales sont à considérer ici.
Commençons par l'artère tympanique antérieure, branche directe de l'artère maxillaire. Elle irrigue les parois antérieure et médiale de la caisse du tympan, ainsi que le malleus et l'incus. Vient ensuite l'artère tympanique supérieure, branche de l'artère méningée moyenne. Elle irrigue principalement le toit de la cavité tympanique.
Dans le sens des aiguilles d'une montre, nous trouvons ensuite l'artère tympanique postérieure, une branche de l'artère stylomastoïdienne, issue de l'artère auriculaire postérieure. Elle irrigue la paroi postérieure de la caisse du tympan ainsi que le stapès.
Vient ensuite l'artère tympanique inférieure, branche de l'artère pharyngienne ascendante. Elle irrigue principalement le plancher de la cavité tympanique. Enfin, l'artère caroticotympanique, contrairement à toutes les autres branches, naît de l'artère carotide interne. Elle irrigue également les parois antérieure et médiale de la caisse du tympan.
Le drainage veineux est tout aussi étendu et est assuré par plusieurs veines tympaniques qui se drainent vers la veine rétromandibulaire, le sinus pétreux supérieur et le plexus veineux ptérygoïdien.
L'oreille moyenne est innervée par le plexus tympanique, qui innerve la muqueuse tapissant les parois et le contenu de l'oreille moyenne, ainsi que l'antre mastoïdien et la partie osseuse du tube auditif. Ce plexus est principalement formé par le nerf tympanique, une branche du nerf glossopharyngien, ainsi que des branches sympathiques du plexus carotidien interne.
Ceci nous amène à la fin de ce tutoriel. Aujourd'hui, nous avons étudié l'anatomie de l'oreille moyenne et exploré ses limites, sa vascularisation et son innervation.
À la prochaine, et bonnes révisions !