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Moelle spinale

Vidéo recommandée : Colonne vertébrale [21:37]
Structure et fonction de la colonne vertébrale.
Moelle spinale : schéma d’une vue latérale

Vous connaissez cette situation où vous avez oublié votre portable dans la poche arrière de votre pantalon, et puis vous entendez un craquement en vous asseyant ? Vous vous êtes probablement dit « Ah, j’espère que c’était ma colonne vertébrale ».

Eh bien, bien qu’un écran brisé coute autant qu’un rein au marché noir, on vous garantit que rien ne vaut plus qu’une moelle spinale saine. La structure anatomique de la moelle spinale reflète bien ses fonctions. Elle joue un rôle essentiel dans la conduction des signaux depuis le cerveau jusqu’au reste du corps, ainsi que dans le déclenchement de ces réflexes qui rendent notre vie quotidienne plus facile. Cette page centrée sur l’anatomie de la moelle spinale (ou moelle épinière) vous donnera un aperçu de ce pourquoi cette structure jaune en forme de cable est un conduit essentiel au fonctionnement normal du corps.

Points clés sur la moelle spinale
Définition et fonction Partie du système nerveux central située dans le canal spinal qui transmet les informations entre le cerveau et la périphérie.
Structure et segments - Composée d’une couche externe de matière blanche, et d’une matière grise centrale.
- Subdivisée en segments cervical, thoracique, lombaire, sacré et coccygien sur toute sa longueur.
Nerfs spinaux 31 paires de nerfs qui émergent de différents segments de la moelle spinale et pour innerver les structures du corps; 8 paires de nerfs spinaux cervicaux, 12 thoraciques, 5 lombaires, 5 sacrés et 1 coccygien.
Sommaire
  1. Anatomie
    1. Coupe transversale
    2. Méninges spinales
    3. Vascularisation
  2. Tractus de la moelle spinale
  3. Nerfs spinaux
  4. Arc réflexe
  5. Sources
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Anatomie

La moelle spinale fait partie du système nerveux central (SNC). Elle est logée à l’intérieur du canal vertébral de la colonne vertébrale. Au cours du développement, il existe une disproportion entre la croissance de la moelle spinale et de la colonne vertébrale. La moelle spinale finit de croître à l'âge de 4 ans, tandis que la colonne vertébrale finit de croître entre 14 et 18 ans. C'est la raison pour laquelle, chez l'adulte, la moelle spinale n'occupe que les deux tiers supérieurs du canal vertébral.

La moelle spinale existe en continu avec le tronc cérébral. Elle s’étend du foramen magnum à la base du crâne jusqu’aux vertèbres L1/L2 où elle finit en cône médullaire. Un fin filament appelé filum terminal s’étend du cône médullaire jusqu’à la 1ère vertèbre coccygienne (Co1) et ancre la moelle spinale en place.

Vous pouvez facilement vous souvenir de l'étendue de la moelle spinale en vous rappelant que “MoeLLe” contient deux “L”, et que la moelle spinale se termine au niveau de L2.

La moelle spinale présente sur toute sa longueur deux élargissements bien définis pour assurer l'innervation des membres supérieurs et inférieurs : le premier au niveau de sa partie cervicale (membres supérieurs) et le second au niveau de sa partie lombosacrée (membres inférieurs).

Comme la colonne vertébrale, la moelle spinale est divisée en segments : cervical, thoracique, lombaire, sacré et coccygien. Chaque segment de la moelle spinale fournit plusieurs paires de nerfs spinaux qui sortent du canal vertébral par les foramens intervertébraux. Il y a 8 paires de nerfs spinaux cervicaux, 12 thoraciques, 5 lombaires, 5 sacrés et 1 coccygien (31 paires au total).

Coupe transversale

La moelle spinale est constituée de matière grise et blanche, tout comme les autres parties du SNC. Elle possède quatre faces : antérieure, postérieure et deux latérales. Chacune comprend des fissures (antérieure) et des sillons (antérolatérale, postérolatérale et postérieure).

La matière grise est la partie centrale en forme de papillon de la moelle spinale et est composée de corps cellulaires neuronaux. Sa structure est formée de cornes antérieures, latérales et postérieures. La matière blanche entoure la matière grise et est constituée d'axones. Elle contient des voies qui relient le cerveau au reste du corps.

Méninges spinales

La moelle spinale et les racines des nerfs spinaux sont enveloppées de trois couches appelées méninges. La partie la plus externe est la dure-mère, en dessous de laquelle se trouve l'arachnoïde. La couche la plus profonde est la pie-mère. La dure-mère comporte deux couches (périostée et méningée), entre lesquelles se trouve l'espace épidural. Entre l'arachnoïde et la pie-mère se trouve l'espace subarachnoïdien, il est rempli de liquide céphalorachidien.

Vascularisation

La moelle spinale est vascularisée par des branches des artères vertébrales et médullaires segmentaires.

L'artère vertébrale donne naissance aux artères spinales antérieure et postérieure. Les artères segmentaires, telles que les artères cervicale profonde, cervicale ascendante et intercostale postérieure, donnent naissance à 31 paires de branches artérielles radiculaires qui irriguent les racines des nerfs spinaux.

Des veines portant des noms similaires accompagnent les artères. Les veines spinales antérieure et postérieure se jettent dans les veines radiculaires, qui se jettent ensuite elles-même dans le plexus veineux vertébral (interne et externe). Ce réseau finit par se vider dans les veines vertébrales (cou) et segmentaires (tronc). La vascularisation est évidemment un élément incontournable de toute unité d’étude en anatomie.

Tractus de la moelle spinale

Les voies neuronales de la moelle spinale sont logées au sein de sa matière blanche. La matière blanche est divisée en trois cordons des deux côtés : antérieur, latéral et postérieur.

Les voies ascendantes transportent les informations sensitives de la périphérie à l’encéphale. De l’autre côté, les voies descendantes transportent les informations de l’encéphale à la périphérie. La moelle spinale est bien plus qu’un conduit, elle modifie et intègre les informations qui la traversent.

Points clés sur les voies (ou tractus) de la moelle spinale
Cordon antérieur Voie ascendante :
- Tractus spinothalamique
Voies descendantes :

- Tractus corticospinal antérieur
- Tractus vestibulospinal
- Tractus tectospinal
- Tractus réticulospinal
Cordon latéral Voies ascendantes :
- Tractus spinocérébelleux postérieur
- Tractus spinocérébelleux antérieur
- Tractus spinothalamique latéral
- Tractus spinotectal
- Tractus postérolatéral (dit de Lissauer)
- Tractus spinoréticulaire
- Tractus spino-olivaire
Voies descendantes :

- Tractus corticospinal latéral
- Tractus rubrospinal
- Tractus réticulospinal latéral
- Voies autonomes descendantes
- Faisceau olivospinal
Cordon postérieur Voies ascendantes :
- Faisceau gracile (dit de Goll)
- Faisceau cunéiforme (dit de Burdach)

Nerfs spinaux

Les nerfs spinaux sont groupés en nerfs cervicaux (C1-C8), thoraciques (T1-T12), lombaires (L1-L5), et coccygien (Co1), selon le segment spinal duquel ils s’étendent.

Les divisions ségmentaires de la moelle spinale proviennent de la période de développement intra-utérin où la moelle spinale occupe la totalité du canal vertébral. C’est pour cette raison qu’à l'âge adulte, lorsque la colonne vertébrale est plus longue que la moelle spinale, chaque segment de la moelle spinale est situé plus haut que sa vertèbre correspondante. Cette différence devient plus apparente plus distalement au niveau des segments lombaire et sacré de la moelle spinale ; le segment L5 de la moelle spinale, par exemple, est au niveau de la vertèbre L1.

Les nerfs spinaux en revanche, sortent de la colonne vertébrale au niveau de leur vertèbre correspondante. Les nerfs spinaux cervicaux sortent à travers les foramen intervertébraux directement au-dessus de la vertèbre correspondante, alors que les nerfs spinaux thoraciques, lombaires et sacrés sortent juste en dessous.

Pour que les nerfs spinaux plus éloignés puissent sortir, il faut tout d’abord qu’ils descendent à travers le canal vertébral. Puisque les nerfs spinaux lombaires et sacrés sont les plus éloignés des foramen intervertébraux, ce sont les plus longs. En descendant vers leur foramen correspondant, les nerfs spinaux lombosacrés forment une structure appelée queue de cheval.

Chaque nerf spinal possède une racine postérieure et une racine antérieure. Les racines antérieures, provenant de la corne antérieure de la matière grise, transmettent l’information motrice et sortent de la moelle spinale à travers le sillon antérolatéral. Les racines postérieures transmettent l’information sensitive et sont attachées à un ganglion sensitif. Elles proviennent de la corne postérieure de la matière grise et sortent à travers le sillon postérolatéral de la moelle spinale.

Les racines antérieure et postérieure fusionnent juste avant le foramen intervertébral et forment le tronc nerveux spinal. Ce tronc est très court et se divise en quatre rameaux suite à sa sortie de la colonne vertébrale : un rameau antérieur, un rameau postérieur, un rameau communicant et un rameau méningé.

Arc réflexe

Une grande partie des fonctions de la moelle spinale est sous l’influence de l’encéphale, puisqu'elle relaie l’information depuis et vers la périphérie. Les réflexes, par contre, sont générés par la moelle spinale elle-même, indépendamment de l’encéphale. Les réflexes peuvent être monosynaptiques ou polysynaptiques.

Les réflexes monosynaptiques impliquent deux neurones participant à l’arc réflexe : un neurone sensitif et un neurone moteur. Le neurone de premier ordre (sensitif) se situe dans le ganglion spinal, alors que le neurone de second ordre (moteur) est logé dans la corne antérieure de la moelle spinale. Le neurone sensitif reçoit les signaux en provenance du muscle et transmet cette information au neurone moteur innervant ce même muscle. Un exemple d’un réflexe monosynaptique est le réflexe myotatique (ou réflexe d’étirement).

Les réflexes polysynaptiques, par contre, font participer plusieurs neurones. En plus d’un neurone sensitif et d’un neurone moteur, il existe un ou plusieurs interneurones qui leur permettent de communiquer indirectement. Ces réflexes sont plus compliqués que les réflexes monosynaptiques puisqu’ils agissent sur un groupe de muscle et pas un seul muscle. Le réflexe de retrait (ou réflexe de flexion) en est un exemple.

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Kim Bengochea Kim Bengochea, Université Regis, Denver
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