Muscles du visage
Les muscles du visage, également appelés muscles faciaux ou muscles cranio-faciaux, constituent un groupe d’environ 20 muscles squelettiques plats situés sous la peau du visage et du cuir chevelu. La plupart prend origine sur les os ou les structures fibreuses du crâne et s’étend pour s’insérer dans la peau.
Contrairement aux autres muscles squelettiques, ils ne sont pas entourés d’un fascia, à l’exception du muscle buccinateur. Les muscles du visage sont disposés autour des orifices faciaux (bouche, œil, nez et oreille) ou s’étendent à travers le crâne et le cou. Ils sont classés en plusieurs groupes :
- Muscles de la bouche (groupe buccolabial)
- Muscles du nez (groupe nasal)
- Muscles périorbitaires (groupe de la paupière)
- Muscles du crâne et du cou
- Muscles de l’oreille externe (groupe auriculaire)
La position spécifique et les insertions des muscles faciaux leur permettent de produire les mouvements du visage, tels que le sourire, les grimaces ou la moue. C’est pourquoi ces muscles sont communément appelés muscles de l’expression faciale, muscles peauciers, ou encore muscles de la mimique. Tous les muscles du visage sont innervés par le nerf facial (VII) et vascularisés par l’artère faciale.
Cet article décrit l’anatomie des muscles de l’expression faciale ainsi que leur fonction.
- Muscles de la bouche
- Muscles du nez
- Muscles périorbitaires
- Muscles du crâne et du cou
- Muscles de l’oreille externe
- Notes cliniques
- Sources
Muscles de la bouche
Les muscles de la bouche, ou groupe buccolabial, forment un large groupe de muscles constituant un complexe fonctionnel qui contrôle la forme et les mouvements de la bouche et des lèvres. Ce groupe comprend 12 muscles, dont les fonctions incluent :
- L’élévation et l’éversion de la lèvre supérieure : muscles élévateur de la lèvre supérieure, risorius, élévateur de l’angle de la bouche, grand zygomatique et petit zygomatique.
- L’abaissement et l’éversion de la lèvre inférieure : muscles abaisseur de la lèvre inférieure, abaisseur de l’angle de la bouche et mentonnier, transverse du menton, platysma.
- La fermeture des lèvres : muscle orbiculaire de la bouche.
- La compression de la joue : muscle buccinateur.
La majorité des muscles de la bouche sont reliés entre eux par un centre fibromusculaire sur lequel s’insèrent leurs fibres. Cette structure est appelée modiolus. Elle est située aux commissures labiales et est principalement formée par les muscles buccinateur, orbiculaire de la bouche, risorius, abaisseur de l’angle de la bouche et grand zygomatique.
Muscle orbiculaire de la bouche
L’orbiculaire de la bouche est un muscle circulaire composé qui entoure la bouche et constitue la majeure partie des lèvres. Il se compose de deux parties : labiale et marginale, la frontière entre les deux correspondant à la jonction entre les lèvres et la peau environnante. Les deux portions prennent naissance au niveau du modiolus, la structure fibromusculaire située sur les côtés latéraux de la bouche où convergent plusieurs muscles faciaux. À partir du modiolus, les fibres de l’orbiculaire de la bouche se dirigent médialement pour remplir la zone péribuccale.
- La portion périphérique passe médialement dans les zones labiales pour s’insérer dans le derme des lèvres. Sur la ligne médiane, certaines fibres fusionnent avec leurs homologues opposés pour former le philtrum (sillon vertical entre la lèvre supérieure et le nez).
- La portion marginale s’étend du modiolus d’un côté au modiolus de l’autre côté de la bouche. Certaines fibres s’enroulent sur elles-mêmes, formant le bord de la zone vermillon, qui correspond à la démarcation entre les lèvres et la peau adjacente.
Le muscle orbiculaire de la bouche est innervé par les branches mandibulaires buccale et marginale du nerf facial (VII). Sa vascularisation provient principalement des branches labiale supérieure et inférieure de l’artère faciale, avec des contributions des branches mentonnière et infra-orbitaire de l’artère maxillaire, ainsi que de la branche transverse faciale de l’artère temporale superficielle.
La fonction de l’orbiculaire de la bouche est de produire certains mouvements des lèvres. Une contraction bilatérale de l’ensemble du muscle rapproche les lèvres et ferme la bouche. Une contraction isolée de certaines parties du muscle peut produire différents mouvements de la bouche, comme le froncement, le plissement, la protrusion ou la torsion des lèvres. Par ces actions, l’orbiculaire de la bouche permet l’articulation et contribue à la production de diverses expressions faciales.
Muscle buccinateur
Le muscle buccinateur forme la base musculaire de la joue, comblant l’espace entre le maxillaire et la mandibule. Il est composé de trois parties : supérieure, inférieure et postérieure.
- La partie supérieure prend naissance sur le processus alvéolaire du maxillaire, à l’opposé des trois molaires maxillaires.
- La partie inférieure provient de la crête du buccinateur, à l’opposé des trois molaires mandibulaires.
- La partie postérieure a pour origine le bord antérieur du raphé ptérygomandibulaire, situé derrière la troisième molaire mandibulaire.
Les trois parties du buccinateur convergent vers l’angle de la bouche et remplissent l’espace entre les mâchoires supérieure et inférieure. Au niveau de l’angle de la bouche, les fibres du buccinateur se mêlent à d’autres muscles faciaux, notamment l’orbiculaire de la bouche, le risorius, l’abaisseur de l’angle de la bouche et le grand zygomatique, formant ainsi le modiolus.
Le buccinateur est innervé par les branches buccales du nerf facial (VII), et vascularisé principalement par la branche buccale de l’artère maxillaire, avec des contributions provenant des branches de l’artère faciale.
La fonction du muscle buccinateur est de comprimer la joue contre les dents molaires et d’empêcher qu’elle soit mordue pendant la mastication. Il contribue également à maintenir le bol alimentaire au centre de la cavité buccale et à éviter qu’il ne s’échappe dans le vestibule oral. Le buccinateur joue également un rôle essentiel dans la pratique d’instruments à vent ou dans le sifflement, puisqu’il permet d’expulser l’air du vestibule gonflé en comprimant les joues.
Muscle élévateur de la lèvre supérieure
Le muscle élévateur de la lèvre supérieure est un petit muscle triangulaire qui prend naissance au niveau du processus zygomatique du maxillaire et du processus maxillaire de l’os zygomatique. Il se dirige inféromédialement pour s’insérer dans la peau et la sous-muqueuse de la lèvre supérieure, où il se mêle à d’autres muscles faciaux s’insérant également à cet endroit.
Le muscle élévateur de la lèvre supérieure est innervé par les branches zygomatique et buccale du nerf facial (VII). Sa vascularisation est assurée par l’artère faciale et la branche infra-orbitaire de l’artère maxillaire.
L’action du muscle élévateur de la lèvre supérieure est d’aider les autres muscles buccolabiaux à élever et éverser la lèvre supérieure, exposant ainsi les dents maxillaires et accentuant les plis nasogéniens. Cette action est importante pour l’expression de certaines émotions faciales, telles que le sourire, le rictus ou le mépris.
Muscle abaisseur de la lèvre inférieure
L’abaisseur de la lèvre inférieure est un muscle quadrangulaire court situé dans la région du menton. Il naît au niveau de la ligne oblique de la mandibule et est continu à la portion labiale du platysma. Le muscle emprunte un trajet supéromédial et s’insère sur la peau et la sous-muqueuse de la lèvre inférieure.
L’innervation du muscle abaisseur de la lèvre inférieure est fournie par la branche mandibulaire du nerf facial (VII). Sa vascularisation est assurée par la branche labiale inférieure de l’artère faciale (artère labiale inférieure) ainsi que par la branche mentonnière de l’artère alvéolaire inférieure.
L’abaisseur de la lèvre inférieure est le principal muscle de traction de la lèvre inférieure, permettant de tirer la lèvre inféromédialement avec la portion labiale du platysma.
Muscle mentonnier
Le muscle mentonnier est un petit muscle conique situé dans la région du menton. Il prend naissance dans la fosse incisive de la mandibule et descend vers le bas pour s’insérer sur la peau du menton, au niveau du sillon mentolabial de la mandibule.
L’innervation du muscle mentonnier est assurée par la branche mandibulaire du nerf facial (VII). Il est vascularisé par la branche labiale inférieure de l’artère faciale et par la branche mentonnière de l’artère maxillaire (via l’artère alvéolaire inférieure).
Le muscle mentonnier permet d’abaisser et d’éverser la base de la lèvre inférieure, tout en créant des rides à la surface de la peau du menton. Ces actions interviennent notamment dans des activités telles que la mise en forme des lèvres lors de la consommation de liquide, ainsi que dans l’expression de sentiments comme la tristesse, le mépris ou le doute.
Muscle risorius
Le muscle risorius est un muscle très variable et inconstant du groupe buccolabial. Il prend naissance à partir de plusieurs points d’origine qui peuvent inclure le fascia de la glande parotide, le fascia des muscles masséter et platysma, et parfois l’arcade zygomatique. Les fibres du risorius convergent médialement et se dirigent horizontalement vers les commissures des lèvres, où elles se mêlent aux autres muscles faciaux pour former le modiolus.
L’innervation du risorius provient de la branche buccale du nerf facial (VII), et il est vascularisé par la branche labiale supérieure de l’artère faciale.
Le risorius est souvent considéré comme le “muscle du sourire”, car sa fonction principale consiste à tirer les commissures des lèvres latéralement et vers le haut, produisant ainsi un sourire.
Muscle élévateur de l’angle de la bouche
Le muscle élévateur de l’angle de la bouche est un muscle mince et en forme de feuillet qui prend naissance dans la fosse canine du maxillaire. Il se dirige presque verticalement vers le bas en direction de la commissure des lèvres, où il s’insère sur le modiolus, tout en fusionnant avec plusieurs autres muscles faciaux.
Le muscle élévateur de l’angle de la bouche est innervé par les branches zygomatique et buccale du nerf facial (VII), tandis que sa vascularisation est assurée par la branche labiale supérieure de l’artère faciale et la branche infra-orbitaire de l’artère maxillaire.
Comme son nom l’indique, la fonction principale du muscle élévateur de l’angle de la bouche est d’élever les commissures labiales, contribuant ainsi à la formation du sourire, en collaboration avec le risorius, le muscle zygomatique majeur et le muscle zygomatique mineur.
Muscle abaisseur de l’angle de la bouche
Le muscle abaisseur de l’angle de la bouche est un muscle triangulaire situé latéralement au menton, de chaque côté du visage. Il prend naissance sur la ligne oblique et le tubercule mentonnier de la mandibule, puis se dirige presque verticalement vers le haut pour s’insérer sur le modiolus.
L’innervation du muscle abaisseur de l’angle de la bouche provient des branches marginale mandibulaire et buccale du nerf facial (VII). Sa vascularisation est assurée par la branche labiale inférieure de l’artère faciale et la branche mentonnière de l’artère maxillaire.
Le muscle abaisseur de l’angle de la bouche abaisse la commissure labiale, ce qui contribue à exprimer des sentiments de tristesse ou de colère. De plus, ce muscle participe à l’ouverture de la bouche lors de la parole ou de la mastication.
Grand zygomatique
Le muscle grand zygomatique est un muscle fin qui prend naissance au niveau de la face latérale de l’os zygomatique et s’étend en diagonale jusqu’à l’angle de la bouche. Il contribue à la formation du modiolus en fusionnant avec plusieurs autres muscles faciaux.
Le muscle grand zygomatique est innervé par les branches zygomatique et buccale du nerf facial (VII). Sa vascularisation provient de la branche labiale supérieure de l’artère faciale.
La fonction du muscle zygomatique majeur consiste à élever et éverser la commissure labiale supérolatéralement, produisant ainsi un sourire en synergie avec d’autres muscles.
Petit zygomatique
Le petit zygomatique, de façon similaire au grand zygomatique, provient de la face latérale de l’os zygomatique et s’étend diagonalement vers les lèvres. Il s’insère sur la peau de la lèvre supérieure, médialement au grand zygomatique.
L’innervation du petit zygomatique est fournie par les branches zygomatique et buccale du nerf facial (VII), tandis que l’apport vasculaire provient de la branche labiale de l’artère faciale.
L’action du petit zygomatique se fait en harmonie avec d’autres muscles de la lèvre supérieure pour élever et abaisser la lèvre supérieure, contribuant ainsi à une large gamme d’expressions faciales tels que le sourire, les froncements, ou les grimaces.
Muscles du nez
Le groupe des muscles nasaux inclut le muscle élévateur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez, le muscle nasal et le muscle procérus. Ces muscles sont principalement impliqués dans la création d’expressions faciales, mais ils contribuent également à la respiration.
Muscle nasal
Le muscle nasal est un petit muscle situé de part et d’autre du dos du nez. Le muscle est divisé en deux parties: alaire et transversale.
- La partie alaire, petite, est située autour des narines, partant de la région frontale du maxillaire, au-dessus de la fosse incisive et médialement à la partie transversale du muscle nasal. Elle s’étend antérieurement vers le haut pour s’insérer sur la peau de l’aile, au-dessus des piliers latéraux du grand cartilage alaire.
- La partie transversale se trouve dans la région dorsale du nez. Elle naît supérolatéralement à la fosse incisive, latéralement à la partie alaire. Elle continue ensuite son trajet supéromédialement pour s’insérer sur le dos du nez en fusionnant avec son homologue de l’autre côté du pont du nez.
Le muscle nasal est innervé par la branche buccale du nerf facial (VII) et vascularisé par les branches labiale, septale et latérale de l’artère faciale, ainsi que par la branche infraorbitale de l’artère maxillaire.
La fonction du muscle nasal est de comprimer l’ouverture des narines grâce à sa partie transversale, et de dilater les narines grâce à sa partie alaire. Ces actions sont importantes pour certaines expressions faciales, notamment pour partager le sentiment de colère, mais servent aussi à améliorer la respiration profonde.
Muscle procérus
Le procérus est un petit muscle pyramidal qui occupe la région de la glabelle, située entre les sourcils. Il naît sur l’os du nez et sur la portion supérieure du cartilage nasal latéral, et s’étend supérieurement pour s’insérer sur la peau recouvrant la glabelle et les extrémités médiales des sourcils.
Ce muscle est innervé par les branches temporale, zygomatique inférieure, ou buccale, du nerf facial (VII). Sa vascularisation est dérivée des branches nasale latérale et angulaire de l’artère faciale.
Le procérus permet l’abaissement de la portion médiale des sourcils grâce à son point d’attache supérieur et permet de froncer la peau de la glabelle. Il en résulte une expression faciale qui transmet les émotions de colère ou de chagrin, ainsi que lors de l’exposition à une lumière vive où à des irritants.
Muscle élévateur de la lèvre supérieure et de l'aile du nez
Le muscle élévateur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez est un muscle fin en forme de bande que l’on trouve de chaque côté du nez. Il prend naissance sur la partie supérieure du processus frontal du maxillaire et se dirige inférolatéralement pour s’insérer sur le périchondre et la peau recouvrant le cartilage alaire majeur du nez. Certaines fibres se prolongent vers la partie latérale de la lèvre supérieure et se mêlent aux muscles élévateur de la lèvre supérieure et orbiculaire de la bouche.
Le muscle élévateur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez est innervé par les branches zygomatique et buccale du nerf facial (VII). Sa vascularisation provient de l’artère faciale et de la branche infra-orbitaire de l’artère maxillaire.
La fonction de ce muscle est d’élever et d’éverser la lèvre supérieure, ainsi que de relever et accentuer la courbure du sillon nasolabial.
Muscles périorbitaires
Muscle orbiculaire de l’œil
Le muscle orbiculaire de l’œil est un muscle en forme de sphincter qui entoure l’orbite et la région périorbitaire. Il est composé de deux parties :
- La portion orbitaire est la plus périphérique, recouvrant le rebord orbitaire. Elle prend naissance sur la partie nasale de l’os frontal, le processus frontal du maxillaire et le ligament palpébral médial. Ses fibres entourent l’orbite et s’insèrent dans les structures tissulaires adjacentes.
- La portion palpébrale constitue la partie centrale du muscle et forme les paupières. Elle naît du ligament palpébral médial et s’insère sur le ligament palpébral latéral. On attribue parfois à la portion palpébrale une sous section dite partie palpébrale profonde (lacrymale). Celle-ci constitue la partie la plus profonde du muscle orbiculaire de l’œil et est située entre le ligament palpébral médial et le sac lacrymal. Ses fibres passent latéralement en arrière du sac lacrymal pour s’insérer sur les tarses supérieur et inférieur des paupières, ainsi que sur le ligament palpébral latéral.
Le muscle orbiculaire de l’œil est innervé par les branches zygomatique et temporale du nerf facial (VII). Il est vascularisé par des branches des artères maxillaire, temporale superficielle et faciale.
La fonction du muscle orbiculaire de l’œil dépend de la partie qui se contracte. La contraction de la portion orbitale tire la peau du front et de la joue vers le nez et ferme les yeux, notamment à des fins protectrices. En revanche, la portion palpébrale permet un contrôle plus fin des paupières en les fermant doucement lors du clignement ou du sommeil. Enfin, la portion palpébrale profonde tire les paupières et les papilles lacrymales vers le centre, dilate le sac lacrymal et comprime la glande et les canaux lacrymaux. Ces actions facilitent l’écoulement des larmes à travers l’appareil lacrymal.
Muscle corrugateur du sourcil
Le muscle corrugateur du sourcil est un muscle mince situé en profondeur et à l’extrémité médiale des sourcils. Il prend naissance sur l’extrémité médiale de l’arcade sourcilière de l’os frontal, puis se dirige latéralement et légèrement vers le haut pour s’insérer dans la peau de la partie moyenne du sourcil.
Le corrugateur du sourcil est innervé par les branches temporales du nerf facial (VII), et vascularisé par la branche ophtalmique de l’artère carotide interne, ainsi que par la branche temporale superficielle de l’artère carotide externe.
Lorsqu’il se contracte, le muscle corrugateur du sourcil tire les sourcils vers le centre et produit des rides verticales au niveau de la glabelle, ce qui contribue à l’expression faciale du froncement des sourcils.
Muscle abaisseur du sourcil
Le muscle abaisseur du sourcil est un petit muscle peaucier situé à la partie médiale de l’orbite, en profondeur par rapport au muscle orbiculaire de l’œil. Il prend naissance sur le bord orbitaire médial, près du processus frontal du maxillaire, et se dirige vers le haut pour s’insérer dans la peau de la glabelle, au-dessus de la partie médiale du sourcil.
Il est innervé par un rameau de la branche temporo-faciale du nerf facial (VII), et vascularisé par les artères palpébrales médiales, issues de l’artère ophtalmique.
Lorsqu’il se contracte, il abaisse la tête du sourcil, contribuant à des expressions faciales telles que la tristesse, la concentration ou l’agacement, souvent en synergie avec le muscle corrugateur du sourcil.
Muscles du crâne et du cou
Muscle occipitofrontal
Le muscle occipitofrontal est un large muscle qui recouvre la surface supérieure du cuir chevelu, s’étendant des sourcils jusqu’aux lignes nuchales supérieures des os occipitaux. Le muscle est composé de deux parties : une partie occipitale et une partie frontale, reliées entre elles par une gaine fibreuse appelée aponévrose épicrânienne. Chacune des parties, frontale et occipitale, comprend une paire de chefs musculaires quadrangulaires.
- La partie frontale prend son origine dans la peau des sourcils et des portions supérieures des muscles de la région périorbitaire. Elle se dirige ensuite en arrière et latéralement pour se fondre dans l’aponevrose épicrânienne au niveau de la suture coronale du crâne.
- La partie occipitale naît des deux tiers latéraux de la ligne nuchale supérieure de l’os occipital et se dirige vers le haut pour s’insérer dans l’aponevrose épicrânienne au niveau de la suture lambdoïde.
Les deux parties du muscle occipitofrontal sont innervées par le nerf facial (VII). La partie frontale reçoit les branches temporales, tandis que la partie occipitale est innervée par la branche auriculaire postérieure du nerf facial. La vascularisation de la partie frontale provient des artères ophtalmique et temporale superficielle, tandis que la partie occipitale est vascularisée par les artères auriculaire postérieure et occipitale.
La fonction du muscle occipitofrontal dépend de la partie musculaire sollicitée :
- Partie frontale : lorsque son attache frontale est fixe, la contraction de la partie frontale tire le cuir chevelu vers l’avant et plisse le front, produisant un froncement. Si l’attache aponévrotique est fixe, la portion frontale élève les sourcils et la peau du front, créant une expression de surprise.
- Partie occipitale : lorsque son attache sur la nuque est fixe, la partie occipitale rétracte le cuir chevelu. Lorsque son attache aponévrotique est fixe, cette portion du muscle déplace le cuir chevelu vers l’avant.
Muscle temporopariétal
Le muscle temporopariétal est un muscle superficiel qui prend naissance sur le fascia temporal au‐dessus du pavillon auriculaire pour se terminer sur l’aponévrose épicrânienne. Il est innervé par les branches temporales du nerf facial (VII) et, en se contractant, tend la peau du cuir chevelu tout en élevant très légèrement le pavillon de l’oreille.
Muscle platysma
Le platysma est un muscle fin ressemblant à un feuillet et situé dans le fascia cervical superficiel de la région antérieure du cou. Il naît de la peau et du fascia des régions thoracique supérieure et de l’épaule puis remonte le long des côtés antérolatéraux du cou. Les fibres médiales du platysma s’insèrent sur le bord inférieur de la mandibule et sur la peau de la lèvre inférieure. Les fibres latérales du platysma s’insèrent sur la peau de la région périorale, où elles fusionnent avec plusieurs muscles entourant la bouche et contribuent à la formation du modiolus.
Le platysma est innervé par la branche cervicale du nerf facial (VII), et sa vascularisation provient de la branche sous-mentonnière de l’artère faciale ainsi que de la branche suprascapulaire du tronc thyrocervical.
Les fonctions du platysma dépendent de la partie du muscle qui se contracte. En contractant les fibres latérales attachées au modiolus, le platysma peut contribuer à l’abaissement des coins de la bouche et de la lèvre inférieure, tandis que ses attahces médiales sur la mandibule peuvent assister son abaissement pour ouvrir la bouche.
Muscles de l’oreille externe
Muscles auriculaires
Les muscles auriculaires (muscles extrinsèques de l’oreille) sont des muscles fins triangulaires qui relient l’auricule au cuir chevelu, et permettent de bouger légèrement l’oreille externe. Ces muscles comprennent:
- Le muscle auriculaire antérieur, qui prend naissance sur le bord latéral de l’aponévrose épicrânienne et s’insère sur l’épine de l’hélix de l’auricule.
- Le muscle auriculaire postérieur, qui naît du processus mastoïde de l’os temporal et s’insère dans le ponticulus de l’eminence de la conque.
- Le muscle auriculaire supérieur, qui prend naissance sur l’aponévrose épicrânienne et se termine par un tendon mince et plat sur la partie supérieure de l’auricule.
Tous les muscles auriculaires sont innervés par des branches du nerf facial (VII) : les muscles auriculaires antérieur et supérieur reçoivent une innervation des branches temporales, tandis que le muscle auriculaire postérieur est innervé par la branche auriculaire postérieure. Leur vascularisation provient principalement de l’artère auriculaire postérieure.
Étant donné que les muscles auriculaires sont assez rudimentaires chez l’humain, leur fonction est peu significative. Les rares mouvements de l’oreille qu’ils permettent se produisent généralement lors du sourire ou du bâillement, entraînant des déplacements de l’auricule vers l’avant, l’arrière ou le haut.
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Notes cliniques
L’incapacité à bouger les muscles du visage est un symptôme typique de la paralysie du nerf facial. Voici comment différencier une lésion périphérique d’une lésion centrale en contexte clinique :
- Les lésions faciales périphériques impliquent la paralysie complète du côté atteint. Lorsque le patient essaie de fermer sa paupière, l’œil se tourne vers le haut, exposant la sclère (c’est le phénomène de Bell)
- En cas de lésion faciale centrale, le patient peut froncer la peau de son front des deux côtés.
Ce phénomène s’explique par le fait que les branches motrices des muscles du front proviennent du noyau facial ipsilatéral mais également du noyau facial controlatéral. Dans les deux types de paralysie du nerf facial, le langage, la mastication, et l’expression faciale sont sévèrement impactés. En fonction de l’emplacement de la lésion, les patients affectés peuvent souffrir de symptômes supplémentaires, notamment des troubles de la sécrétion de larmes et de salive, ainsi que des troubles auditifs ou gustatifs.
Les causes d’une paralysie du nerf facial sont variées : elles peuvent inclure une inflammation (infection par l’herpès zoster), un AVC, une fracture de l’os pétreux, un abcès de la racine dentaire, ou bien encore une tumeur (Schwannôme vestibulaire), mais restent néanmoins inconnues dans la plupart des cas (on parle alors de paralysie idiopathique du nerf facial ou de paralysie de Bell). Certaines études en cours suggèrent que des infections par le virus herpès simplex de type 1 ou encore d’autres virus moins dangereux pourraient expliquer la paralysie de Bell.
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